Une Journée d’études proposée par le Réseau Thématique n° 37 « Médias » de l’Association Française de Sociologie Janvier 2008
L’objet « médias » n’est pas, de fait, spécifique à la sociologie. Il est appréhendé à partir de nombreux points de vue disciplinaires, par exemple ceux de la science politique, de l’histoire, de l’économie, de la psychologie et des sciences cognitives, de la sémiologie et de la pragmatique des discours ou des sciences de l’information et la communication. Pour autant, il n’existe pas vraiment en France d’entreprise de synthèse de ces différentes approches sous la forme plus générale de ce que l’on pourrait appeler, sur le modèle anglo-saxon, les études des médias (media studies). L’objectif de cette journée d’étude sera d’interroger cette configuration institutionnelle et scientifique, de poser la question de la place que peut occuper une approche sociologique des médias dans l’espace dessiné par l’intersection des disciplines mentionnées plus haut. Réfléchir sur les conditions du dialogue et de l’articulation scientifique de ces différentes approches nous semble particulièrement important à l’heure où les médias sont l’objet de transformations technologiques, économiques et sociales majeures qui inspirent parfois des interprétations en termes de révolution plutôt que de transformation sans examiner suffisamment le caractère cumulatif plutôt que substitutif de ces processus.
Le RT 37 « Sociologie des Médias » de l’Association Française de Sociologie se propose donc d’organiser la deuxième quinzaine de janvier 2008 une journée d’études sur ces questions épistémologiques en abordant notamment la question de la place de la sociologie dans la construction de l’objet « média » abordé sous un angle transdisciplinaire. Nous pourrons en particulier nous interroger sur les points suivants :
Peut-on, et aurait-on avantage, à développer des « media studies » en France ? Les sociologues travaillant sur les médias doivent-ils prendre part à la constitution d’un champ d’étude spécifique aux médias, au risque de perdre en cohésion disciplinaire, ou doivent-ils plutôt travailler à une meilleure intégration de l’objet « média » dans une sociologie générale, qui n’y est peut-être actuellement pas suffisamment attentive ?
Comment, dans ce cas, articuler la sociologie des médias avec d’autres lecteurs de la discipline, comme la sociologie de la culture ou la sociologie de l’éducation ? Peut-on définir une sorte de socle épistémologique commun aux « sciences sociales des médias » et, dans la profusion théorique et méthodologique des différentes disciplines, quel pourrait être l’apport particulier de la sociologie qui s’est elle-même constituée à la fin du XIX° siècle comme une science réunissant différentes approches scientifiques ? L’analyse des médias doit-elle se faire de manière globale ou s’intéresser plus spécifiquement aux discours, aux dispositifs médiatiques ? Par exemple, comment intégrer les transformations du monde médiatique dans nos
outils d’analyse et dans notre dialogue scientifique ?
Pour faire progresser la réflexion commune, nous serons attentifs à valoriser en particulier les propositions de communication qui combineront les regards disciplinaires (par exemple histoire et sociologie, notamment à travers les figures des « pères fondateurs » des études des médias), les propositions qui feront une place aux comparaisons internationales (l’influence des cultural studies au Royaume-Uni et en Australie, mais aussi, dans d’autres pays, celle des études de cinéma, de journalisme, etc.), les compte rendus de recherche qui seront moins des résultats d’enquête que des interrogations sur la production de ces résultats.
Le calendrier de ces journées d’études sera précisé courant juin 2007. A titre indicatif, nous prévoyons une date limite des propositions de communication (sur une page) fin septembre, la sélection des communications fin octobre, la date limite d’envoie du texte des communications fin décembre et la journée d’études fin janvier 2008.
Contact : rtmedias@yahoo.fr