La revue tic&société lance un appel à textes autour de la Société de l’information pour le numéro 2, volume 2.
L’expression de « société de l’information » est devenue courante dans un vaste ensemble de discours scientifiques, politiques, économiques et journalistiques depuis plus d’un quart de siècle. Dès les années soixante-dix, il a été question d’une société qui serait de plus en plus caractérisée par l’information, la communication, le savoir, la connaissance ainsi que – et peut-être surtout – par les dispositifs techniques susceptibles de les véhiculer. Selon les moments, les termes mis en avant – « village global », « société câblée », « informatisation de la société », « société de la connaissance », « société du savoir » et « société de l’information » – ont changé mais ont toujours dépeint une société reposant sur la multiplication des échanges d’informations dans un contexte de développement accéléré des technologies de l’information et de la communication (TIC). Plus récemment, ce syntagme a connu de nouveaux développements autour de technologies réseautiques comme Internet et la téléphonie mobile. Il a même donné son titre à deux rencontres organisées par l’Union internationale des télécommunications (UIT) sous les auspices des Nations-Unies, en 2003 à Genève et à Tunis en 2005. Si l’on en croit les promoteurs de ce projet, la société de l’information correspondrait à une phase de « révolution numérique » dans le secteur des TIC qui entraînerait la libre circulation des informations, des idées et des connaissances dans le monde entier et dans tous les secteurs.
Parmi les universitaires, celui qui a formulé la plus complète des thèses sur la société de l’information est Manuel Castells avec sa trilogie sur la société en réseaux. Une analyse à laquelle a répondu de façon systématique Nicholas Garnham qui, s’il reconnaît que les TIC ont pris une place croissante dans nos sociétés au fil des décennies, refuse de considérer pour autant que l’information, la communication et les technologies afférentes sont les nouveaux moteurs de nos économies, voire de nos sociétés. Il nous apparaît important d’aller au-delà de ces oppositions en proposant des réflexions qui reposent sur des analyses de terrain, que celles-ci fassent appel à des méthodologies quantitatives ou qualitatives, micro ou macro. Les propositions d’articles pourront porter sur la société entendue d’un point de vue global à partir d’approches historiques, sociologiques, économiques, géopolitiques ou encore sur un aspect de la vie sociale en particulier : la famille, le travail, la politique, le militantisme, les loisirs, la santé, la science, l’éducation, la culture, les relations interculturelles, etc. Les contenus retenus doivent adopter soit un point de vue historique – par exemple reposant sur une méthodologie longitudinale – soit être ancrés dans le quotidien et sur le court terme, mais auquel cas, il est nécessaire de replacer l’analyse dans une perspective à plus long terme. Nous privilégions les travaux qui mettent l’accent sur les mutations à l’oeuvre au cours de ces dernières décennies dans les différentes composantes de la société ou qui remettent en cause de prétendues transformations.
Les textes doivent être envoyés au plus tard le 1er octobre 2008 à l’adresse suivante, à l’attention d’Éric George, coordinateur du numéro « Société de l’information » : mailto:george.eric@uqam.ca
Éric George, Professeur, École des médias (Faculté de communication)
Université du Québec à Montréal (UQAM)