Olivier, PILMIS, L’intermittence au travail Aux éditions Economica,
(coll. Etudes sociologiques), mai 2013/
Le travail se précarise et l’emploi s’émiette. De contrats aidés en intérim, de temps partiel en CDD, les dispositifs et les statuts se sont multipliés pour alimenter un mouvement qui amène un nombre toujours plus grand de travailleurs à un univers d’embauches raccourcies. Sur le modèle des mondes de l’art, on leur donne parfois le nom d’intermittent : aux intermittents du spectacle s’ajoutent ainsi les intermittents de la recherche, de l’écriture, de l’enseignement, de la restauration, du journalisme… Tous sont confrontés à l’incertitude quant à leurs rémunérations, leur temps de travail, voire la possibilité de demeurer présents sur le marché du travail ou de concilier vies personnelle et professionnelle. Apparaissent finalement des turbulences dans les carrières : comment construire une trajectoire longue à partir d’engagements brefs ? L’étude conjointe des comédiens intermittents et des journalistes pigistes y apporte une réponse. Elle montre ce que l’intermittence fait au travail, et comment elle travaille les destins individuels. S’éclairent ainsi les principes d’organisation des parcours marqués par la discontinuité. Les marchés des comédiens et des pigistes ne se révèlent ainsi anarchiques qu’en apparence. La domestication des mondes de l’intermittence demeure possible, même si elle ne prend pas partout la même forme.