Pourquoi le journalisme ? Pourquoi choisit-on ce métier, exigeant et difficile ? Et comment agit-il sur ceux qui l’exercent, avec le temps ? Ce livre co-signé par Florence Le Cam et denis Ruellan (éditeurs de la revue Sur le Journalisme) prend à témoin deux extrêmes : des reporters de guerre et des présentateurs de journaux télévisés.
Après analyse d’une cinquantaine d’autobiographies et de longs entretiens, les auteurs racontent un attachement au métier pour les émotions qu’il suscite, par les ressentis forts entraînés dans le travail de l’actualité.
Vibrer, éprouver, partager l’intensité des émotions est une raison évidente, même si elle n’est pas si facile à admettre. Les auteurs poursuivent en montrant que le ressenti d’émotions n’est pas qu’un motif de satisfaction, il est aussi – et surtout – un moyen de travail : parce qu’il fait confiance à sa part émotionnelle, le journaliste parvient à analyser, discriminer, épurer, clarifier, choisir l’information pertinente ; il construit et se reconnaît dans les valeurs qui l’attachent au journalisme.
Ressentir est le sel du métier, mais c’est aussi son sens, le moyen de faire sens : faire de son corps et de son esprit la plaque sensible du monde en train de se faire pour parvenir à transmettre une part de rationalité.